Le 1er janvier 2025, le Plan Comptable Général (PCG) évolue pour toutes les entreprises françaises. Que vous soyez dirigeant d’une TPE ou comptable dans une plus grande entreprise, cette nouveauté entraîne de nouvelles obligations. Des modifications de nomenclature comptable sont obligatoires. Quels seront les impacts concrets pour votre entreprise ? Pourquoi l’Autorité des Normes Comptables impose-t-elle ces ajustements ?

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Thierry Goemans

Je vous aide à professionnaliser votre gestion.
Formateur en compta et administration des entreprises, je suis passionné par l'optimisation des activités économiques.

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illustration réforme du plan comptable général

Le PCG 2025 introduit de nouveaux comptes, dont l’usage est obligatoire pour toutes les organisations soumises à l’obligation de tenir une comptabilité d’engagement. Cette mise à jour simplifie l’établissement et la lecture de vos états financiers de synthèse et refléte de manière plus transparente la réalité économique des entreprises.
Les changements induits ont aussi été pensés pour favoriser les usages digitaux, en matière de comptabilité.
Des aménagements ont aussi été apporté au plan comptable appliqué dans les organisations sans but lucratif, comme les associations, etc.

Voici la check-list des changements à faire pour produire une comptabilité conforme.

Principaux changements du Plan Comptable Général 2025

Avec la réforme du Plan Comptable Général, deux niveaux d’imputation apparaissent :

  • Des Comptes en gras : Ces comptes sont désormais obligatoires (usage minimal requis).
  • Des Comptes en italique : Utilisation optionnelle (souplesse selon vos besoins spécifiques).

Vous allez donc devoir revoir certaines de vos habitudes, dans vos écritures comptables.
Le prochain paragraphe trace les grandes lignes concernant les rubriques du PCG qui sont impactées.

Des ajustements dans la codification de vos enregistrements comptables vous obligent à revoir vos plans d’imputation concernant, tantôt le bilan, tantôt le compte de résultat.

  • Gestion Comptable des Immobilisations : la nouvelle nomenclature vise une meilleure approche comptable des Immobilisations, au bilan. C’est un rapprochement avec la notion de « juste valeur », connue de ceux qui appliquent la norme IFRS, dans une grande entreprise.
    Autre changement concernant les emplois durables, mais sur le compte de résultat : l’impact des sorties d’Immobilisations, est désormais prévu en comptes 65/75 (Charges ou Produits nets sur cession d’Immobilisation Corporelles ou Incorporelles) et 66/76 (Charges ou Produits nets sur cession de valeurs mobilières), selon la nature de l’Immobilisation
    (Les comptes 675/775 ne pourront plus être mouvementés pour constater une cession. Cfr. Résultat Exceptionnel, ci-dessous).
  • Nouveau schéma de comptes pour les  les pénalités et indemnités (reçues ou versées). Celles-ci doivent être imputées dans des comptes différents de ceux autrefois rattachés au Résultat Exceptionnel. Les comptes 6711 et 7711 disparaissent du plan comptable, en 2025.

    En tant que formateur spécialisé en gestion des créances clients, je mettrai à jour mon cours sur l’imputation des pénalités de retard qu’une entreprise pourrait devoir à ses créanciers en cas de contentieux. Pour les intérêts de retard, l’imputation se fait désormais au crédit du compte 7631 « Revenus des créances commerciales », chez le vendeur qui les a acquis et au débit du compte 6631 « Charges sur Dettes commerciales », dans le journal de l’acheteur qui en est redevable.

  • Les comptes de Transfert de Charges disparaissent : les comptes classiques (791, 796, 797) seront remplacés, selon la nature des charges concernées (#649 pour les indemnités versées en contrepartie de charges de personnel , #708 pour les refacturations de frais et #7587 pour les indemnités d’assurance)..
    L’intention du législateur est bonne : neutraliser les charges récupérées auprès d’un tiers au niveau de la rubrique comptable où elles avaient initialement été portées.
    Par exemple, en créditant le compte #649 du montant récupéré auprès du personnel, pour sa quote-part du prix des titres repas, j’obtiens, dans la rubrique 64 une représentation plus exacte des coûts salariaux que quand cette récupération était portée en crédit d’un compte #79.

     

  • Résultat Exceptionnel : En plus des changements évoqués ci-avant, les subventions d’investissement portées chaque année au compte de résultat sont désormais imputées au crédit du compte #747 et non plus en compte #77. De même, les subventions d’équilibre sont désormais portés en rubrique #742, soit au niveau du Résultat d’Exploitation.
    C’est logique car l’obtention de telles subventions, ne correspond pas à la définition d’un évènement exceptionnel, au sens de 2025.

Réforme de la notion de Produits et Charges Exceptionnels

Au sens du PCG, version de 2025, les comptes du Résultat Exceptionnel (67/77) sont mouvementés uniquement pour constater l’impact sur le résultat d’opérations relatives à un évènement majeur inhabituel.
Concrètement, seules les pratiques fiscales (amortissements dérogatoires, …) et les conséquences de changements de méthode comptable impactant le résultat, ainsi que les corrections d’erreurs pourront être portés dans les comptes 67/77.

Autant dire que la justification de votre résultat exceptionnel devra faire l’objet d’une justification scrupuleuse.

Pourquoi le PCG a-t-il été réformé.

La réforme du Plan Comptable 2025 a été inscrite dans la Loi sur proposition de l’Autorité des Normes Comptables. Cette instance a pour mission d’éclairer le travail législatif concernant les lois qui régissent la comptabilité, en France

Vous vous interrogez peut-être sur l’utilité de cette réforme ?

Ces modifications s’inscrivent dans une démarche de convergence entre les normes françaises et internationales (notamment les IFRS ou International Reporting Standard). Dans un contexte économique globalisé, l’alignement des normes comptables permet une analyse objective des comptes d’une organisation, en limitant, autant que possible le recours à des spécificités comptables « locales ».

Avec la modernisation de schémas de comptes et des états financiers de synthèse, l’ANC espère aussi simplifier l’analyse et la comparaison des comptes entre entreprises et leur évolution, d’une année sur l’autre. L’annexe comptable, aux comptes annuels, qui procède d’une comptabilité conforme au PCG 2025 est également plus lisible et plus moderne.

« Personnellement, je me félicite que l’annexe comptable soit revue. J’analyse régulièrement des liasses fiscales et des plaquettes de comptes annuels avec mes élèves et, je suis d’accord avec eux, les pages d’annexes concernant les immobilisations, l’état des créances et des dettes, et celui qui détaille les provisions étaient difficiles à lire jusqu’à ce jour. L’instauration d’un tableau de synthèse des dispositions applicables à chaque catégorie d'entités permet une meilleure compréhension des exigences spécifiques à chaque entreprise. Voilà qui devrait aider les non-financiers qui gèrent leur entreprise. »

Au-delà de simples ajustements comptables, l’actualisation (obligatoire) du PCG est aussi une incitation à moderniser les outils de comptabilité (digitalisation et numérisation).

Passer au PCG 2025 : conseils pratiques

  • Formez-vous pour bien assimiler tous les changements : la comptabilité n’est pas une science innée et la réforme du PCG s’inscrit dans la Loi. Vous former, en tant que dirigeant d’entreprise et assurer le recyclage de vos collaborateurs comptables est indispensable pour éviter les erreurs et les incompréhensions liées cette nouvelle version du PCG.

  • Adaptez vos procédures comptables : dans votre logiciel de comptabilité, le plan de comptes devra être à jour dès la réouverture de l’exercice initialisé en 2025.
    Assurez-vous que vos processus intègrent ces changements dès le 1er janvier 2025. Faire appel aux services d’un expert-comptable n’est pas non plus une idée loufoque, pour s’assurer de la conformité de vos écritures comptables aux règles de la comptabilité d’engagement.

  • Systèmes d’imputations automatisés : Veillez à mettre à jour vos routines d’imputation automatisées pour éviter les erreurs répétitives.

Conclusion : une mise en conformité obligatoire

La réforme du PCG, applicable aux exercices comptables ouvert en 2025 impose des changements dans des habitudes ancrées depuis des années. Mais les changements d’imputation introduits, apportent, à mon sens, plus de clarté. Ils sont logiques et mieux adaptés à la vie économique d’aujourd’hui.
En intégrant ces changements votre entreprise va gagner en efficacité et en fiabilité, sur ses états financiers.

Besoin d’aide pour la transition ? Une formation adaptée peut vous accompagner pour vous assurer de rester en conformité et de maîtriser parfaitement le nouveau plan comptable.

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Réforme du PCG 2025 : qu’est-ce qui change ?