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Thierry Goemans

Je vous aide à professionnaliser votre gestion.
Formateur en compta et administration des entreprises, je suis passionné par l'optimisation des activités économiques.

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Créer son entreprise est un projet grisant. Mais avant de se lancer, une question cruciale se pose : comment réunir l’argent nécessaire au démarrage ?
Que vous soyez entrepreneur individuel ou fondateur d’une petite société, il faut disposer d’une trésorerie suffisante pour couvrir vos charges, avant que vos clients ne commencent à payer.
Dans cet article, nous détaillons les principales solutions de financement, y compris celles adaptées aux porteurs de projet qui n’ont pas d’apport personnel.

Réunir l’argent pour créer son entreprise : les solutions à explorer

Avant de lancer votre entreprise, il faut assurer le financement du début d’activité.
Entre fonds propres, prêts, aides publiques et crowdfunding, plusieurs options s’offrent à vous, même si votre apport personnel est limité.
Choissisez lucidement les solutions les plus adaptées pour réunir la trésorerie indispensable pour démarrer.

Les fonds propres : investir son propre argent

La première source de financement, ce sont vos fonds propres : votre argent ou votre matériel.
En risquant votre propre argent dans l’affaire, vous montrez que vous croyez en votre projet.
Cela inspire confiance. A votre banquier, à vos fournisseurs et à vos futurs partenaires.

 

Si vous le pouvez, essayez d’apporter au moins 30 % du montant global dont vous avez besoin pour faire fonctionner l'entreprise jusqu'à ce qu'elle ait suffisament de clients. Mais si vous n'avez pas cet argent, vous trouverez des solutions ci-dessous.

S'associer, pour réunir des capitaux propres

Si les besoins en fonds propre dépassent votre apport  personnel, une solution est de vous associer.
Vous créez une société commerciale à plusieurs.
C’est efficace pour réunir un plus gros capital de départ. Chaque investisseur devient alors actionnaire : toutes les décisions se prennent à plusieurs.

Contrairement à l’entreprise individuelle, vous n’êtes pas seul(e) maître à bord.

Le “love money” : des proches apportent des fonds

Votre famille ou vos amis peuvent aussi contribuer, en vous prêtant, ou en vous donnant de l’argent. C’est ce qu’on appelle le love money.

Attention : mélanger argent et relations personnelles peut créer des tensions.

Règle d’or : formalisez toujours la transaction avec un contrat écrit (don ou prêt). Passez chez un notaire évitera bien des drames affectifs.

L’endettement : emprunter pour financer son projet

Après l’apport en fonds propres, par le/les créateur(s) de l’entreprise, une partie des fonds d’amorçage peuvent provenir d’un ou plusieurs emprunts.
On parle d’utilisation de la « capacité de crédit » de l’entreprise ou de « l’effet levier de l’endettement pour financer un investissement.
Il faut distinguer :

  • le prêt bancaire 
  • le prêt d’honneur.

Le prêt bancaire classique

Une banque peut financer jusqu’à 70 % d’un projet, dont elle trouve le modèle d’affaire prometteur.

A retenir : un banquier n’agit pas comme une grand-mère qui vous adore ; Il analyse froidement votre profil de fondateur et votre business plan. Il cherche à évaluer le risque que la banque prend, avant de s’engager à vos côtés. 

À savoir :

  • Les intérêts sont une charge pour l’entreprise.
  • Une caution personnelle (hypothèque sur un logement, par exemple) peut transformer un échec professionnel en faillite personnelle.

Le prêt d’honneur

Le prêt d’honneur est une aide à la création d’entreprise garantie par l’État, dont le montant peut aller jusqu’à 80 000€ par demandeur (donc si 3 associés obtiennent chacun un prêt d’honneur « création reprise », ils peuvent réunir 240 000€ pour leur société).

Le prêt d’honneur est distribué par BPI France Création et son réseau de partenaires.

Ce type de prêt est accordé à une personne, même s’il sera utilisé dans le cadre d’une société dont le bénéficiaire sera actionnaire.
Cependant, ses caractéristiques sont avantageuses

  • Ni caution ni garantie personnelle (parfois une assurance à souscrire)
  • Prêt sans intérêts 
  • Remboursement différé possible jusqu’à 24 mois.

L’attribution d’un prêt d’honneur est toujours assorti d’un accompagnement : l’entrepreneur bénéficiaire bénéficie gratuitement de conseils pendant la phase de création, puis d’amorçage de l’entreprise. 

Un entrepreneur débutant accompagné par maximise ses chance de réussite entrepreneuriale, si on compare avec un créateur qui reste isolé.

Un prêt d’honneur est toujours accordé en cofinancement.
Cela veut dire que le bénéficiaire va compléter ses fonds d’amorçages par, soir un apport personnel, soit un emprunt bancaire classique, soit des subventions.

Gros avantage pour les porteurs de projets qui n’ont pas (ou peu d’apport personnel) : le prêt d’honneur est un levier, pour obtenir de l’argent auprès d’autres sources. 

L’argent obtenu sous forme de prêt d’honneur est considéré comme un apport personnel, ce qui facilite toujours l’obtention d’un prêt bancaire classique ou d’une subvention.

Le credit bail (leasing ou location longue durée)

Dans crédit-bail, il y a « crédit » !

Louer vos équipements au lieu de les acheter.
Avec un loyer mensuel, vous étalez vos dépenses et évitez de sortir une grosse somme d’un coup pour une machine ou un véhicule.

Les subventions (aides de soutien aux entreprises)

Une subvention, c’est comme un don. Si vous utilisez l’argent, comme convenu (pour faire fonctionner votre nouvelle entreprise) vous n’aurez pas à le rembourser.
Il y a des aides au niveau national et d’autres qui dépendent de pouvoirs publics locaux.
NB : cet article n’aborde pas les fonds alloués par l’Union Européenne).

L’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise (ACRE)

L’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise (ACRE) consiste à une réduction des cotisations sociales de l’entrepreneur débutant.
Exemple : sur un revenu de 10 000 €, l’économie peut atteindre environ 2 000 €.

Il s’agit d’un dispositif national d’insertion professionnel. Les critères d’éligibilités à l’ACRE sont contrôlés par France Travail ou par l’URSSAF.

Les aides économiques locales à l'installation

Régions, départements et communes financent certains projets entrepreneuriaux, s’ils répondent à un besoin local.

Exemple : ouvrir une boulangerie dans un quartier sans commerces augmente vos chances d’obtenir un soutien.

Où se renseigner ? À la CCI, à la Chambre des Métiers ou dans les mairies.

A prendre en compte : les dossiers sont souvent lourds à monter et compétences relationnelles requises pour démontrer que l’installation de la nouvelle entreprise constitue véritablement un nouvel atout, pour l’économie locale.

Les financements participatifs (crowdfunding)

Le crowdfunding attire des financeurs motivés par l’innovation, la culture ou des projets à impact sociétal.

Le prêt participatif

Les porteurs d’une projet entrepreneurial présentent leur business plan sur internet, pour toucher des prêteurs ou investisseurs. Cela se passe sur des sites comme Ulule, KissKissBankBank ou Tudigo, qui sont spécialisés dans les levées de fonds sur le modèle participatif.

Avantages : un taux d’intérêt souvent plus attractif et des critères plus souples qu’en banque.
Inconvénient : une campagne de crowdfunding demande un vrai savoir-faire digital pour mobiliser une communauté assez large pour recueillir la somme espérée.

Le "don contre don"

Des clients paient à l’avance des produits ou services qui n’existent pas encore.
Avec cet argent, vous lancez laproduction, puis vous livrez vos premiers produits aux services aux donnateurs, dès qu’ils sont disponibles. 

Financer un projet d'entreprise : en bref ...

  1. Il existe seulement trois grandes façons de financer une entreprise : fonds propres, emprunt ou subventions.
  2. Les financeurs traditionnels jugent votre sérieux en fonction de votre apport personnel.

  3. L’erreur fatale : sous-estimer vos besoins de trésorerie. La première année est souvent la plus difficile.

Avant de vous lancer, calculez soigneusement vos besoins financiers et construisez un business plan solide.
Cela vous permettra non seulement de trouver des financements, mais aussi de convaincre vos partenaires.

Pour aller plus loin : j’ai conçu une formation pratique pour apprendre à bâtir un business plan convaincant. Retrouvez ce programme d’un seul clic ci-dessous.

Création d’entreprise : comment financer son projet ?