Lancer son entreprise quand on a pas d’argent devant soi ? C’est possible et c’est autorisé. Mais en pratique, réussir l’amorçage d’une entreprise sans avoir d’argent pour la faire tourner avant que les clients ne commencent à remplir la caisse nécessite des conditions sans lequels l’échec entrepreneurial est prévisible.

La Loi le prévoit, on peut créer une société avec une mise d’un euro ! En réalité, la vraie question est “combien d’argent le fonctionnement de ma nouvelle entreprise consommera-t-il avant que celle-ci soit rentable et que la recette des ventes suffise pour payer les dépenses d’exploitation ?” Y répondre nécessite d’acquérir des bases théoriques en gestion d’entreprises.

Répondre à cette question, c’est bâtir un modèle économique dont les données doivent être cohérentes.
L’entrepreneur qui a des chances de transformer l’essai connaît forcément bien les données de son activité. Il peut alors bâtir des hypothèses chiffrées, avec des volumes de ventes, des prix de ventes, l’estimation des charges de structures et des charges variable que l’entreprise génère.

Il fera des hypothèses les plus réalistes possibles pour fixer le chiffre d’affaires minimum à atteindre pour couvrir toutes les charges, donc pour faire un résultat positif. Il calcule alors simplement le seuil de rentabilité.

L’autre donnée indispensable pour connaître le montant de trésorerie nécessaire pour financer l’entreprise pendant sa période de lancement est le point mort. En fait c’est le point de vie puisque le point mort correspond au jour à partir duquel une entreprise devient rentable. C’est le jour où le seuil de rentabilité est atteint.

C’est la cohérence des hypothèses qui compte, dans un business plan. Comment pourriez-vous croire que le prévisionnel de trésorerie d’un porteur de projet indique un accroissement des liquidités avant que la rentabilité soit positive et le volume des ventes suffisant ? Tant que ces conditions ne sont pas réunies, c’est au propriétaire de l’entreprise de fournir la mise nécessaire pour payer les dépenses d’exploitation. Qu’il le fasse sur ses deniers propres ou qu’il convainque un banquier ou un investisseur de l’aider n’y change rien. C’est le propriétaire d’une entreprise qui doit trouver l’argent qui manque, si la recette des ventes est insuffisante.

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En vérité, démarrer une entreprise sans risquer de se trouver en cessation de paiement avant la fin de la période de lancement est possible si vous avez des clients qui achètente et règlent vos prestations dès le jour de création de l’entreprise et si vous avez pu lancer l’entreprise sans gros investissements à payer avant l’ouverture.

Si vous vendez des prestations intellectuelles et que vous avez déjà assez de contrats dès le lancement, vous pourrez amorcer l’entreprise sans disposer d’un gros capital de départ. Mais si vous devez agencer un magasin, équiper un atelier, faire du marketing ou de la recherche pour mettre au point un produit, vous aurez un besoin de trésorerie, soit des dépenses à régler avant d’encaisser le produit des premières ventes. Dans ces cas-là batîssez un business plan et établissez la cohérence entre niveaux de ventes et niveaux de charges, puis pensez à tracer le cycle d’exploitation ET le cycle de l’argent sur l’axe du temps.
En effet, les rentrées et sorties d’argent n’ont pas toujours lieu à la date d’émission des factures, qu’elles soient d’achats ou de ventes, dès lors que vous accordez un délai de paiement à vos clients et que, en revanche, vous aurez des fournisseurs et des rémunérations à payer, avant d’avoir reçu l’argent des clients, en fin de cycle d’exploitation.
Le manque de cash est souvent mortifère, sachez-vous en prémunir.

Pour aller plus loin lisez notre série d’articles consacrée aux éléments chiffrés à inclure dans un business plan

Peut-on créer une entreprise sans avoir d’argent ?