Avoir vérifié, sur un compte de résultat, si l’entreprise présente une perte ou au contraire, des bénéfices, c’est important, mais c’est insuffisant pour comprendre le modèle économique et la santé financière d’une entreprise.
La structure normalisée de l’état financier que l’on désigne comme le « compte de résultat » permet de savoir quelles catégories de Charges ont pesé lourdement sur le résultat et, du côté des Produits, quels types de produits ont plus ou moins bien contribué au résultat final.
Pas besoin d’avoir des connaissances comptables poussées ni de jargon pour comprendre les trois niveaux d’analyse qui permettent d’expliquer l’origine, le pourquoi, d’un bénéfice ou d’une perte. C’est une affaire de méthode, en trois étapes successives. Une simple affaire de logique qui permet d’en savoir beaucoup sur un business model.
1° Le résultat d'exploitation
Le premier niveau, c’est l’analyse des charges et produits liés à l’activité habituelle de l’entreprise. Par exemple, si vous vendez des chaussures, vous devez savoir à quel prix les vendre à vos clients, à quel prix les acheter au fabricant et combien de paires vous devez vendre à minima. C’est la marge brute de l’activité.
Dans un modèle économique rentable, on est en droit d’espérer que les stratèges de l’entreprise soient des spécialistes de leur métier et que donc, ils sont capables de l’exercer de manière profitable.
Pour le calcul du résultat d’exploitation, on considère tous les éléments comptables liés au Chiffre d’Affaires (les ventes) ainsi que les achats et frais directement liés à la production des biens et des services vendus.
Les Charges d’exploitation sont déduites des Produits d’exploitation pour déterminer le résultat d’exploitation d’une entreprise dans le respect des normes.
2°Le résultat financier
Le deuxième niveau d’analyse de l’origine du résultat, c’est la situation financière de l’entreprise : quand celle-ci est endettée, elle doit forcément payer des intérêts à ceux qui lui ont accordé un prêt pour compléter ses ressources d’argent. Ces intérêts, en quelque sorte le loyer de l’argent emprunté, constituent une charge financière qui pèse sur le résultat de l’année.
Le pendant des charges financières, l’autre composante du résultat financier, ce sont les « Produits Financiers », soit la richesse créée par les intérêts de l’argent « placé » par l’entreprise.
Le résultat financier des sociétés commerciales est souvent déficitaire : il est classique que leur stratégie les conduise à emprunter, pour financer leurs investissements. Cet endettement génère logiquement des intérêts, qui grèvent le résultat financier. Les bonnes questions à poser, c’est de savoir si l’entreprise étudiée maîtrise le remboursement de ses dettes et, -pour ce qui concerne le compte de résultat- si les charges financières qui en découlent ne pèsent pas exagérément sur le résultat final, donc sur la rentabilité.
3° Le résultat exceptionnel
La troisième et dernière catégorie d’éléments qui permettent de comprendre comment une entreprise a enregistré un bénéfice ou une perte, ce sont des éléments exceptionnels.
Un double exemple pour bien différentier l’exceptionnel et l’exploitation :
a) votre entreprise a fait une bonne affaire en vendant très bien une machine-outil dont elle devait se débarrasser : la différence entre le prix de vente et la valeur comptable résiduelle de cet équipement contribue favorablement au résultat. L’entreprise a réalisé un « Produit Exceptionnel » (Exceptionnel dans la sens où la vente de cette machine n’est pas une activité habituelle.).
b) Au contraire, vous devez-vous débarrasser d’une camionnette devenue trop petite pour votre tournée de clients ? S’il n’y a pas beaucoup d’amateurs pour cette camionnette et que vous voulez qu’elle parte, il se peut que vous la vendiez en dessous de sa valeur résiduelle. Dans ce cas, la vente de ce bien d’équipement contribue défavorablement au résultat, c’est alors une « Charge Exceptionnelle » qui doit être enregistrée.
L’impact sur le résultat d’opérations qui ne font pas partie de l’activité habituelle (on parle alors d’évènements « exceptionnels ») est logiquement analysé séparément des flux consécutifs aux activités ordinaires. Leur caractère non récurrent, exceptionnel, contrairement au cœur de métier de l’entreprise, nécessite ce traitement séparé.
Vous voilà presque armés pour analyser le compte de résultat de n’importe quelle entreprise en considérant simplement trois niveaux d’analyse : le cœur de métier, l’impact des ressources financières sur le résultat et parfois, des évènements exceptionnels.
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