Tenir des comptes, des journaux et un grand livre, pour les synthétiser sous forme de compte de résultat et de bilan comptable est, pour vous, une corvée ?
C’est pourtant la Loi : les sociétés commerciales et les travailleurs indépendants, doivent tenir une comptabilité. Celle-ci est complète (la règle pour les sociétés commerciales), ou simplifiée (pour de nombreux indépendants ou TPE).
Mais le suivi de leurs comptes normalisés offre aussi aux dirigeants d’entreprise un outil décisionnel précieux, pour le pilotage de l’entreprise.
Et, vous allez le lire, il y a d’autres raisons, moins évidentes, d’organiser une comptabilité probante.

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Les statistiques sont calamiteuses : 1 nouvelle entreprise sur 3 aura cessé son activité avant son troisième anniversaire. Et les lacunes dans la gestion sont en deuxième position au hit-parade des cause de cette mortalité précoce. Autant dire que les créateurs d’entreprise se tirent une balle dans le pied, lorsqu’ils décident d’ignorer les avertissements concernant l’importance de l’organisation du suivi comptable et financier dans le pilotage stratégique de leurs affaires.

Comptabilité : de quoi parle-t-on ?

  La comptabilité est une science qui regroupe : l’arithmétique commerciale, la législation commerciale et fiscale, et même l’économie politique ; elle permet de comprendre les facteurs qui influent sur la production de la richesse et donc sur la stratégie d’entreprise.

La comptabilité d’une entreprise, à quoi cela sert ?

1° Les normes comptables garantissent l’égalité des entreprises devant l’impôt

Un arrêté comptable annuel est la règle, avec obligation de déposer une déclaration de résultat auprès de l’administration fiscale, après la fin de chaque exercice social.

Les lois comptables en vigueur en France sont les mêmes pour toutes les entreprises concernées par un même régime fiscal ; donc, le respect des normes du Plan Comptable Général garantit l’équité fiscale.

Chaque régime fiscal a ses propres contraintes comptables

Un mot pour les porteurs de projets de création d’une entreprise nouvelle : informez-vous bien sur les régimes fiscaux des entreprises : Bénéfice Industriel et Commerciaux, Bénéfice Non Commerciaux ou Bénéfices Agricoles … Etre versé dans l’un de ces régimes fiscaux, normaux ou simplifiés, ou dans un autre n’a pas les mêmes implications en matière comptable et fiscale. 
Pensez-y au moment où vous remplissez, en quelques-clics, le formulaire de création de votre nouvelle entreprise. J’aimerais que vous évitiez de cocher des choix dont vous ne saisissez pas toute la portée, à long terme.

La « normalisation comptable » et fiscale permet que les bénéfices de toutes les entreprises et tous les professionnels qui se retrouvent dans un statut fiscal identique soient imposés selon une règle unique : 10 000 € de bénéfice imposable dans l’entreprise Apier déboucheront sur le même montant d’impôt à payer que 10 000 € de bénéfices gagnés par les entreprises Acheval ou Jean Passe.

2° Les comptes annuels sont le bulletin de santé d'une entreprise

La lecture des comptes annuels standardisés, permet aux acteurs économiques qui gravitent dans l’environnement d’une société, d’envisager leur exposition aux risques, mais aussi, bien sûr, les opportunités que cette entreprise leur offre. Les comptes normalisés sont donc le bulletin de santé annuel de votre société.

A cette fin, en plus de leur « déclaration fiscale », les sociétés commerciales sont tenues de déposer leurs comptes annuels auprès du Greffe du Tribunal de Commerce. Cette démarche dématérialisée se fait, ici encore, via le Guichet Unique des Entreprises, géré par l’INPI.
N.B. Les entreprises individuelles ne sont pas concernées par cette « obligation de publicité« .

Publier des comptes en bonne et due forme permet d’informer les partenaires de la société sur sa situation : le bilan comptable, les soldes intermédiaires de gestion et leurs annexes délivrent des informations synthétiques sur la solidité, la solvabilité et la rentabilité de l’entreprise.

Ainsi :

  • Les banques,
  • Les fournisseurs et partenaires-clés
  • Les clients importants
  • Les compagnies d’assurance
  • Le fisc et les caisses sociales
  • Les postulants à un emploi,
vont trouver, dans les comptes légaux, des informations formellement validées.

Et l'information des salariés ?

Les comptes des entreprises sont aussi l’affaire des salariés.
Les délégués du personnel, voire les membres du Comité Economique et Social (avant, on disait « comité d’entreprise ») ont des droits à information sur la situation comptable de leur employeur ; le Code du Travail précise ces droits.
Si vous êtes le patron d’une TPE de moins de 10 salariés, il n’y a probablement pas de représentants du personnel salarié, chez vous. Gardez à l’esprit qu’un salarié qui s’intéresse aux risques financiers et sociaux de son entreprise est une personne intelligente. Respectez ses questions et pensez bien que, si je postule pour un emploi chez vous, je lirai vos comptes (disponibles en ligne) afin de vérifier la situation économique de mon futur employeur.

L'arrêté comptable annuel d'une entreprise, transmis au Service des Impôts des Entreprises (via impots.gouv.fr/professionnels) ne continue pas son chemin automatiquement vers les Greffes des Tribunaux de Commerce et in fine, l'INSEE. Les sociétés doivent donc, chaque année, entreprendre deux démarches distinctes. En effet, ces administrations ne communiquent pas entre elles. Les formalités auprès du Greffe sont payantes ; il serait mal venu que les entrepreneurs français doivent payer pour déclarer leurs revenus :).

3° la souveraineté des propriétaires de l’entreprise passe par leur approbation des comptes

Les associés ou actionnaires (les propriétaires de l’entreprise), voire l’exploitant d’une entreprise individuelle sont responsables de l’entité dont ils assument le risque entrepreneurial.
Ainsi, les actionnaires ou associés d’une société commerciale (voire l’associé unique, pour les entreprises unipersonnelles) se réunissent en assemblée générale, au moins une fois par an, pour endosser la responsabilité de l’arrêté comptable annuel, publié par leur entreprise.

En contrepartie de leurs responsabilités stratégiques, les propriétaires exercent le pouvoir, au sein de leur entreprise. Les comptes légaux sont aussi l’occasion pour eux de décider de ce qu’il adviendra du résultat :

  • les bénéfices sont la rémunération des actionnaires pour le risque qu’ils prennent en apportant de l’argent à l’entreprise. L’assemblée générale est souveraine pour décider quelle part des bénéfices sera versée aux actionnaires (sous forme de dividendes) et/ou quelle part de ceux-ci sera laissée en réserve, dans les comptes de la société, pour renforcer durablement ses ressources financières.
  • en cas de perte, les fonds propres de l’entreprise, donc la mise de ses propriétaires, perd de la valeur. Il revient alors aux actionnaires de décider d’éventuelles restructurations pour remettre leur modèle économique dans le sens des bénéfices.

4° La comptabilité d’une entreprise contient de nombreux indicateurs-clés, utiles pour le pilotage de l’entreprise.

La comptabilité n’est pas seulement utile pour examiner la situation économique d’une entreprise au regard d’évènements passés, dont les comptes annuels sont la synthèse, à un temps « T ». L’historique comptable est aussi une formidable base de données utiles à la prospective, à la réflexion concernant l’avenir ! 

La comptabilisé normalisée donne des renseignements précieux sur la solvabilité, la rentabilité et la solidité du patrimoine d’une entreprise. Il est aisé d’en reprendre des éléments dans un reporting financier ou dans le tableau de bord des indicateurs de gestion.

Présentés sous la forme de bilan fonctionnel et, pour le compte de résultat, sous la forme des Soldes Intermédiaires de Gestion, les comptes d’une entreprise, permettent de dégager de nombreux ratios financiers très utiles pour vérifier si la performance réalisée est alignée avec la planification stratégique. Il s’agit de prendre des décisions structurantes, pour redresser le cap, lorsque des informations comptables incontestables montrent que c’est nécessaire.

Utilisez-vous votre comptabilité comme outil décisionnel ?

Parmi les indicateurs-clés facilement calculés à partir des comptes sociaux, on peut citer : les ratios de trésorerie (Fonds de Roulement, Besoin en Fonds de Roulement, …,) des ratios de rentabilité et de retour sur investissements, la capacité d’autofinancement, …
Autant d’infos accessibles  à ceux qui savent lire un bilan et un compte de résultat. Ceux-là tirent avantage de leur culture économique pour établir des budgets cohérents et développer leur entreprise. Ils sont plus forts que leurs concurrents pour conjurer les crises économiques. Ils inspirent confiance aux marchés, aux salariés, aux partenaires et aux banquiers … 

5° Une comptabilité "à jour" renforce l'image professionnelle de l’entreprise

Nous vivons dans un monde d’apparence, au sein duquel chacun (donc vos clients) cherche des éléments rassurants. Or, la phobie administrative ou comptable finit toujours par une perte de confiance, en interne. Dans le désordre ambiant, ceux qui animent l’entreprise ne savent jamais exactement « où ils en sont ». 

Et quid des partenaires-clés (la banque, … )?. Hélas, vos clients et vos salariés ne sont pas les seuls à se rendre compte de vos lacunes comptables et administratives. 

Tant pis pour le chiffre d’affaires perdu et l’image dégradée.

Pour prendre un exemple, un prospect qui a besoin de référencer une entreprise de peinture, comme partenaire, va intégrer parmi ses critères de sélection, la capacité du prestataire, non seulement à réaliser des travaux de qualité, mais aussi de se montrer un partenaire efficient, s’agissant de formaliser les dossiers : devis, contrats, facturation, relevés de comptes et gestion des paiements. Dans ce monde-là, le peintre le plus méticuleux, dont le coup de patte est génial, mais qui n’est jamais à l’heure, s’agissant de formaliser un devis ou d’envoyer sa facture pourrait très bien être écarté au profit d’un professionnel dont la qualité des prestations est un peu moins bonne, mais qui se montre un partenaire efficace pour ce qui doit être fait à son bureau.

Approfondir vos connaissances sur l'arrêté comptable des entreprises

C’est un mathématicien italien, Luca Pacioli qui a rédigé, au XVème siècle, la « Summa », le premier manuel comptable de l’histoire. 
Pour autant, la « balance comptable » est avant tout une question de logique. Pas besoin d’être fort en maths pour lire une plaquette de comptes annuels : savoir additionner, soustraire et diviser suffit.

Être méticuleux et ordonné, ce n’est pas toujours une manie qui frappe des personnes obsédées par l’ordre. La comptabilité est un sujet universel, qui intéresse (devrait intéresser) tous les entrepreneurs, quelle que soit leur activité et quelle que soit la taille de leur entreprise. Le réarmement entrepreneurial de la France en dépend, leur succès entrepreneurial aussi !

Si, après avoir lu toutes ces bonnes raisons de ne pas négliger la comptabilité de votre entreprise, vous souhaitez approfondir le sujet, n’hésitez pas à parcourir mon catalogue de formation ou à me passer un coup de fil, pour me parler de votre business. Je peux aussi vous adresser gratuitement un guide des bonnes pratiques comptables, à la portée de toutes les entreprises.

5 raisons surprenantes de soigner votre comptabilité