Présenter un business plan c’est parfois jouer à quitte ou double. Les porteurs de projet doivent se conditionner comme pour un « examen de passage ». Ils vont remettre ce document « pour instruction » à des personnes dont le rôle est de jauger le projet. Dans le meilleur des cas, ils pourront « pitcher » devant ces personnes, dont le jugement pourra rendre la création d’entreprise possible ou, au contraire, étouffer le projet dans l’œuf.

Mon business plan
A retenir si vous n’avez pas le temps de lire …
Un mauvais business plan peut tuer une idée de génie.
Les personnes qui s’intéresseront à votre business plan cherchent la cohérence et le sérieux dans votre travail.
Veillez particulièrement à ce que les éléments chiffrés prévisionnels ne soient pas contradictoires de la partie rédactionnelle (l’étude de marché, le plan commercial et la stratégie d’entreprise, …).

En dehors de vous-même, candidat créateur d’entreprise, votre plan d’affaire sera lu par toutes les personnes dont vous avez besoin pour réunir vos moyens d’exploitation. En clair, tous ceux que vous approchez pour qu’ils s’associent d’une manière ou d’une autre à votre risque entrepreneurial vont vouloir vérifier l’alignement stratégique de votre vision avec leurs propres intérêts.

Au-delà des banques qui peuvent prêter de l’argent, et des futurs associés, qui participeront au capital et/ou donneront de leur temps à la future entreprise, il est une catégorie d’interlocuteurs qui va lire votre business-plan avec un regard un peu particulier : il s’agit des pouvoirs publics, locaux, nationaux ou européens, qui seront susceptible de contribuer par des subvention, si votre projet rentre dans le cadre de leur action politique.

Un mauvais business plan peut tuer une idée de génie.

Les personnes qui examinent votre business plan afin de prendre, éventuellement le risque de participer à votre entreprise sont à l’affût de LA bonne idée : le produit ou le service qui a des chances de créer de la valeur.
Ils sont aussi chargés d’écarter les projets qui ne correspondent pas à leurs critères. « L’apétence au risque » dépend de la position ou du rôle que votre lecteur est censé jouer dans le projet : investisseurs, prêteurs ou subventionneurs ont leur objectifs propres, et vous devriez en tenir compte lorsque vous écrivez votre plan d’affaire.

Votre stratégie est elle orthodoxe ou hétérodoxe ?

Votre plan d’action sera considéré comme hétérodoxe, si vous tentez de lancer une activité qui n’a jamais été faite ou avec une méthode inédite.

Une certaine orthodoxie stratégique peut rassurer ceux qui aiment reconnaître, dans un modèle économique, des éléments déjà connus, que vous comptez exploiter en l’améliorant. On parle alors d’imitation stratégique

Un projet de création hétérodoxe peut demander des efforts supplémentaires de persuasion, puisque vous proposez alors quelque chose que vos interlocuteurs n’ont jamais vu.

Quelles informations donner dans un plan d’affaires ?

Il faut tout dire, tout expliquer !
Avec le bon dosage des détails qui maintient le lecteur en haleine. Le risque est de noyer un lecteur qui se perd dans de trop nombreuses pages, illustrations, tableaux et graphiques.

Un business plan classique comporte 8 parties, pour respecter le format attendu.

Les interlocuteurs auxquels vous soumettez votre business plan afin de les entrainer à participer à votre entreprise le font toujours avec méthode. Ce sont des spécialistes formés pour cet exercice. Dans la plupart des cas, passer par les fourches caudines de leur expérience est une épreuve salutaire : leur sagesse peut vous éviter de vous lancer dans une aventure entrepreneuriale trop aléatoire. »

Vérifier la cohérence de toutes les parties de votre business plan

Il est souhaitable de remettre plusieurs fois votre ouvrage sur le métier avant d’arriver à la version finale de votre document.
Une fois que vous serez suffisamment déterminé quant aux grandes lignes du modèle économique que vous allez présenter (ce qui n’est jamais une mince affaire), vous allez certainement rédiger plusieurs versions du contenu, avant de finaliser la version ultime, qui sera communiquée.

Ecrivez votre business plan en pensant à ceux qui le liront

Vos interlocuteurs-clés cherchent à se rassurer sur la faisabilité du projet. Une cohérence globale doit ressortir de la lecture intégrale de toutes les parties du plan d’affaires, depuis l’étude de marché jusqu’au plan opérationnel. L’idée est de démontrer que votre business plan est le fruit de réflexions solides et que toutes les opportunités, mais aussi tous les risques ont été cartographiés et traités, lors de la conception de votre business model.

N’hésitez pas à modéliser des « plans B » pour montrer que vous savez comment pallier les aléas « prévisibles » qui vous reviendront sous forme d’objections.

Il est recommandé de veiller particulièrement à la cohérence du plan financier avec la partie rédactionnelle du business plan. Ce conseil est d’autant plus important dans le cas où les porteurs de projet ont confié la formalisation des prévisions financières du business plan à un spécialiste extérieur au projet.

Les porteurs de projets peuvent-ils déléguer la rédaction du business plan

Les interlocuteurs incontournables lors de la création d’une entreprise préfèrent que les porteurs de projets suivent une formation pour monter un business plan complet et prennent conseil, mais demeurent les auteurs principaux de leur plan d’affaire.
Une fois installés comme dirigeants d’entreprise : les patrons décident, parfois seuls, mais il leur est permis de s’appuyer sur des compétences externes, pour arrêter leurs décisions de gestion. 
Les personnes intéressées à un projet d’entreprise vont logiquement se poser, en amont de l’amorçage de l’entreprise, si les porteurs de projet sont suffisament armés pour leur futur rôle.

Déléguer la rédaction de votre business plan par autrui, c’est un peu comme faire rédiger un devoir scolaire par un copain. La ficelle est grosse et, en général, le professeur n’apprécie pas la manœuvre.

THIERRY GOEMANS

Tout projet entrepreneurial comporte des risques

S’il est recommandé de savoir s’entourer pour valider les textes, les hypothèses, les chiffres prévisionnels du business plan et la charte visuelle, qui, ensemble constituent un plan d’affaire, il ne faut pas perdre de vue que les interlocuteurs-clés du porteur de projet ne considèreront que sa propre personne, en tant que futur pilote de l’entreprise à laquelle on leur demande de participer.

Les acteurs de l’écosystème « créateurs d’entreprises » savent que les projections chiffrées, pour cohérentes qu’elles soient, ne se réalisent jamais exactement : faute de boule de cristal pour deviner ce que sera demain, ils vont jauger la personnalité du candidat au poste de chef d’entreprise.

Retrouvez ici notre série d’articles consacrés à la conception d’un business plan complet.

A business plan équivalent, tel candidat créateur d’entreprise va donner l’impression qu’il aura les épaules assez solides pour faire face aux difficultés qui jalonnent le parcours d’un entrepreneur, tandis qu’un autre sera jugé trop fragile, même si ces critères « ad hominem » ne sont jamais justifiés de manière explicite.

Business plan : rédigez-le en pensant à ceux qui le liront